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08 Décembre 2009 : Adrien Tambay fait le bilan

EQUIPE DE FRANCE FFSA CIRCUIT
Adrien Tambay fait le bilan

Adrien Tambay © DPPI

La finale des F3 Euro Series, disputée le week-end dernier sur le circuit d’Hockenheim, a été à l’image de la saison pour Adrien Tambay : prometteuse mais au résultat brut décevant. Le pilote de l’Equipe de France FFSA Circuit dresse le bilan d’une première année de F3 Euro Series faite de hauts et de bas où rien ne lui a été épargné.

La dixième place des qualifications d’Hockenheim, traditionnel théâtre de la finale du championnat F3 Euro Series, autorisait tous les espoirs. Les points et une bonne place sur la grille de départ de la seconde course étaient à la portée du locataire de l’extérieur de la 5ème ligne. Mais en descendant de sa Dallara Mercedes de l’écurie ART Grand Prix, Adrien Tambay a pris connaissance du énième avatar de sa première saison dans la formule qui a servi de tremplin aux meilleurs pilotes du moment – Rosberg, Hamilton, Kubica, Grosjean ou encore Hülkenberg.

« En qualification, la direction de course nous avait donné pour consigne de ne pas mordre sur la partie rouge de la piste au premier virage car la piste était glissante. Je me suis appliqué à ne pas le faire et je n’ai pas commis la moindre faute, pourtant on m’a retiré mes trois meilleurs temps sans aucune explication ! » regrette le membre de l’Equipe de France FFSA Circuit. Douché à la mode écossaise en Allemagne, Adrien espérait que l’orage soit passé. Mais l’éclaircie n’a jamais percé l’épais rideau de nuages sombres, ni dans le ciel du Baden-Württemberg où les qualifications et la seconde course se sont déroulées sous la pluie, ni dans celui du Français. « En partant 17ème de la première course, le week-end était très mal engagé. J’ai gagné quelques places et j’étais plutôt bien positionné dans la première partie de la seconde course mais j’ai accéléré trop tôt en sortant des stands après avoir changé de pneus et j’ai dû effectuer un drive through. C’est dommage car j’étais avec Esteban Gutierrez [qui a marqué 2 points] au moment de l’incident, j’ai signé le quatrième meilleur tour en course et j’aurais donc pu offrir quelques points à l’équipe. »

La saison de compétition d’Adrien étant arrivée à son terme à Hockenheim, l’heure du bilan a sonné.

Quel bilan global tirez-vous de votre première année de participation au championnat F3 Euro Series ?
Ce fut une saison très difficile mais on s’y attendait car la F3 Euro Series est un championnat très relevé. De ce fait, il a été compliqué, et puis il y a eu cette blessure en milieu de saison. Je n’ai pas pu faire de sport pendant deux mois et j’ai raté 3 week-ends de course. Mais si je retiens ces moments négatifs, c’est pour en tirer profit ! Il y a eu des fautes, de la malchance, des incidents et des pénalités mais je tirerai les enseignements de cette année pour les transformer en points positifs l’année prochaine. Dans la colonne des plus il y a la 3ème place aux qualifications du Norisring, la 1ère aux essais libres de Barcelone et le meilleur temps du week-end, la première course de Barcelone et la seconde du Norisring par exemple. Mais il ne faut pas se voiler la face, globalement le résultat brut n’est pas bon.

Evoluer dans la meilleure écurie du plateau est certainement bénéfique mais les pilotes sont également soumis à un devoir de résultat et à une pression supplémentaire…
Oui et non, j’abordais la première année pour apprendre, tout simplement. Mais quand on est chez ART Grand Prix, on se doit d’avoir de bons résultats. Ils viennent naturellement quand tout se met en place ; je pense avoir des circonstances atténuantes. Il y avait deux pilotes, Jules (Bianchi) et Valtteri (Bottas) qui étaient à part. Jules redoublait et se devait de gagner le titre et Valtteri venait de la Formule Renault qui est bien plus proche de la F3 Euro Series, c’était donc le rookie le mieux placé et le plus expérimenté. Esteban (Gutierrez) et moi venions de la Formule BWM et la pression n’était donc pas la même. Nous n’avons rien ressenti de particulier venant de l’extérieur. Quoi qu’il en soit, la pression ne vous quitte pas, le pilote se l’applique tout seul.

Au quotidien lors d’un week-end de course, aviez-vous le temps et/ou l’envie de vous perfectionner au contact de l’autre membre de l’Equipe de France FFSA Circuit, Jules Bianchi, qui est le lauréat 2009 ?
Oui, c’est sûr que son contact m’a aidé, notamment au niveau des données car il était souvent en pole donc on savait ce qu’il fallait faire pour jouer devant. Mais entre les quatre pilotes de l’équipe, le meilleur n’était pas toujours le même dans chaque virage, à chaque épingle. C’est plus cet ensemble homogène et compétitif qui tire vers le haut. Je pense avoir bien progressé depuis le début de la saison.

Par rapport à la Formule BMW, les F3 Euro Series représentent-t-elles un énorme pas en avant ?
Oui, c’est énorme, je peux en témoigner et je peux maintenant dire que c’est totalement différent. Les appuis aérodynamiques font la vitesse d’une voiture, ainsi que sa finesse. De plus, en Formule BMW, lorsque l’on est à 6 dixièmes du meilleur on est dans le top 10, en F3 Euro Series on est 18è ! Il faut se méfier de la comparaison avec d’autres pilotes qui sont venus de la Formule BMW. Par exemple, Hülkenberg et Vietoris ont fait le championnat allemand de Formule 3, sans le gagner, avant de franchir le pas des F3 Euro Series. Nous sommes allés directement de la Formule BMW aux F3 Euro Series et il est donc logique d’avoir encore une énorme marge de progression.

La Dallara des F3 Euro Series est une monoplace dont l’aérodynamique et les réglages sont plus complexes que ceux de la Formule BMW. Avez-vous le sentiment d’avoir bien cerné le potentiel de l’auto en toute circonstance ?
Oui, je pense. J’étais rapide sous la pluie au Norisring [3ème en qualifications] même si la piste est spéciale. J’étais également très bien à Barcelone sur une piste sèche, avec le meilleur temps du week-end. Mais un hiver d’essais supplémentaires ne peut que faire du bien car il ne suffit pas d’être bon, il faut être parfait dans chaque virage de chaque circuit dans un championnat aussi relevé. L’aisance avec la voiture, je pourrai toujours en avoir plus au fil des kilomètres.

Quels sont les réglages avec lesquels on joue le plus en F3 Euro Series par opposition à la Formule BMW où il y a peu de paramètres sur lesquels le pilote peut intervenir ?

Je dirais que comme dans toutes les disciplines l’un des facteurs les plus importants est la pression des pneus. En F3 la donne technique est assez libre, toutes les équipes ont leurs propres pièces aéro. Les changements sont beaucoup plus significatifs qu’en BMW où ce n’est pas un domaine pointu. L’aérodynamique est prépondérante, il faut savoir penser aux qualités de sa voiture et aux moyens d’améliorer son comportement et sa maniabilité en fonction de l’aérodynamique.

Avec le recul, quelles ont été les conséquences de votre blessure à la tête (qui vous a écarté des circuits pendant de nombreuses semaines) humainement et sportivement parlant ?
La convalescence fut plus longue et plus sérieuse que ce qu’on espérait au début. C’était une fracture du rocher [ndlr : un os du temporal au sein de l’épaisseur duquel se trouve l’oreille interne, siège de l’équilibre] avec hématome mais sans perte de connaissance. Au niveau sportif c’est pénalisant car on atteignait juste la mi-saison et à la course d’avant, au Norisring, j’avais franchi un palier par rapport au début de saison et je commençais à être vraiment dans le coup. Cette blessure a été un coup d’arrêt brutal. Je me suis retrouvé seul chez moi avec interdiction de faire du sport car il ne fallait pas faire monter le rythme cardiaque. On se sent seul et impuissant chez soi alors que l’équipe continue d’enchaîner les courses. C’est un peu à l’image de la saison, elle ne m’a pas vraiment souri. Dans mon malheur j’ai eu de la chance car j’ai appris plus tard que les conséquences d’une telle blessure auraient pu être beaucoup plus sérieuses au niveau de la vue et de l’équilibre. Je suis totalement rétabli, je tiens facilement debout sur un ballon en salle de gym !

Quel est le domaine dans lequel vous avez le plus progressé et celui que vous souhaitez améliorer en priorité ?
Dans les courbes rapides ; ça coule de source car en début de saison on ne connaît pas les limites d’une voiture complexe comme la F3. Les freinages en appuis également, avec des G. Avec plus d’aéro on peut freiner avec des G, plus fort et plus tard. Le domaine que j’aimerais le plus améliorer ? Le même ! Il y a encore une marge à trouver pour être parmi les meilleurs et je sais que j’ai cette mage en moi. Pour le reste, c’est globalement très bien.

Si vous pouviez modifier un point du règlement, technique, sportif ou politique, lequel serait-il ?
Contrairement à beaucoup, je ne suis pas contre la grille inversée car ça fait ressortir la faculté d’un pilote à gérer un championnat. Il faut tout donner dans la première course et ça met en valeur les pilotes réguliers. Mais il est vrai que si on rate la première course, le week-end est virtuellement terminé. Ça m’a gêné car je n’ai pas eu de réussite, mais ça aurait pu tourner en ma faveur. J’ai plusieurs fois été à la porte des points lors de la première course et avec un tout petit peu plus de réussite j’aurais pu être en pole position de la seconde course et ça aurait changé beaucoup de choses ! Le manque de roulage est en revanche très pénalisant. Autoriser les rookies à faire plus d’essais ne serait pas superflu.

Faire en sorte que les dépassements soient plus faciles et plus nombreux ne serait pas du luxe également…
C’est vrai, moi qui aime plus les courses que les qualifications, j’ai été assez frustré de ce côté-là. Les dépassements sont très souvent compliqués, voire impossible. Ça tient souvent à la nature des circuits qui ne se prêtent pas aux dépassements. Il y a des moments où l’on sait que si l’on porte une attaque il y a deux chances sur trois qu’elle se finisse mal. On part de très loin et on freine tard, mais tout le monde freine tard et les portes se claquent sans crier gare.

Si vous aviez le pouvoir de changer un seul évènement de votre saison, lequel choisiriez-vous ?
Le départ du Norisring ! Parce que c’est le seul qui était de mon ressort. C’était une erreur de jeunesse, j’étais très bien placé sur la grille de départ, en 3ème position, et j’aurais dû laisser plus de marge et ne pas tenter un départ de folie. Le drive through a tué ma course… et donc mon week-end même si je suis remonté de la 19ème à la 7ème place dans la deuxième course. Encore une fois à la porte des points. Et puis, bien sûr, ne jouerai plus jamais au football sur du bitume !

Savez-vous quel sera votre programme 2010 ? Quelles pistes avez-vous l’intention de creuser ?
Je ne sais pas encore. Rien n’est signé. Les pistes seront le GP3 ou la F3 Euro Series. Il y a du pour et du contre dans les deux. En ce qui concerne l’équipe, je ne sais pas encore s’il y aura continuité, on en discutera très prochainement. Quoi qu’il en soit je remercie ART Grand Prix, mon ingénieur de piste et tous mes partenaires ainsi que Gravity Sport Management pour cette saison très enrichissante.

Contact presse : 
Julie Rubin - 06 17 49 20 30 - jrubin@asacad.com



28/12/2009
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